L’économie n’est pas une matière légère. Il est vrai que ce sujet semble souvent trop obscur, difficile à assimiler, trop technique et trop absurde. Même les humoristes, qui essayent de l’exploiter dans leurs textes, se contentent très souvent de l’écume de cette vie économique, celle qui est la plus visible au quotidien. Mais certains entendent ne pas reculer devant cette tâche a priori impossible.
L’humour et le rire sont souvent une bonne manière de vulgariser des fonds incompréhensibles. A travers des blagues et des textes légers, ceux qui prétendent au rire relatent les faits de tous les jours, comme les services des banques, des commerces, des administrations et tout autre service d’une manière décalée, en parvenant à jouer sur la clownerie de leurs prestataires.
Sur les réseaux sociaux, même les citoyens tunisiens ne reculent pas devant ces sujets complexes. Ils s’autocritiquent et critiquent les autres. Leur façon de faire est très souvent suivie au peigne fin. Une approche déplaisante pour certains responsables et politiciens, mais nécessaire pour rectifier, quelquefois, le tir.
Dans le journalisme, s’il y a bien un secteur où l’humour trouve quasi-systématiquement sa place, c’est celui de la vidéo web, dont les contenus sont conçus pour les réseaux sociaux. Cette tendance s’est intensifiée depuis l’arrivée de TikTok. La plateforme de divertissement laisse plus de place à l’incarné, au bricolage et à des contenus parfois carrément foutraques, comparés à ceux, très produits, que l’on peut trouver à la télévision ou sur YouTube. Un espace qui libère la créativité et sur lequel les journalistes acceptent volontiers de désacraliser leur profession en montrant un visage plus accessible.
En Europe, le journalisme prend un nouveau tournant et ses acteurs visent un autre lectorat. L’objectif est de capter l’attention des jeunes qui s’informent davantage sur les réseaux sociaux. S’il faut au passage adopter leurs codes, il ne faut surtout pas hésiter ! «Sinon, on arrête de les informer et on ne remplit plus nos rôles de journalistes», disent même certains.
Le Brexit, le crowdfunding, le microcrédit, les paradis fiscaux ou le mécénat d’entreprise… toutes les grandes notions contemporaines d’économie peuvent être décryptées avec humour. L’humour est souvent une bonne manière de vulgariser, et l’économie fait partie des sujets où la vulgarisation est nécessaire. Dans leurs chroniques, beaucoup de journalistes ne refusent pas de relever le défi de rendre accessibles des sujets difficiles. Les artistes comme les caricaturistes ou les peintres, et les comédiens, eux aussi, n’ont pas hésité à franchir le pas ! A travers leurs sketchs, parodies, caricatures… ils détricotent des faits, pour le moins inaccessibles, et risquent parfois très gros, leur liberté.
A tous les guindés, laissons faire les talents.